23 mars 2014 - Rando Minuit-Midi... de Brochon à Brochon
MINUIT – MIDI
Rando de nuit… et de jour.
Eolienne de Brochon, départ de la randonnée
Quatre équipes de marcheurs inscrites au Trailwalker d’Oxfam s’étaient donné rendez-vous à l’éolienne de Brochon pour une randonnée d’abord nocturne puis diurne sur les dernières heures de cette marche.
Objectif : s’entraîner sur une longue distance qui intègre le lever du jour, moment souvent délicat lors du Trailwalker, notamment aux premières heures, tôt le matin entre chien et loup, quand la fatigue conjuguée à la fraîcheur de la nuit, voire au froid, commence à peser sur les corps.
C’était la première fois que les équipes bourguignonnes organisaient cette marche mixte, nuit et jour, idée qui était venue après le Trailwalker de 2013 et la prise de conscience des moments de difficulté répertoriés lors des 100 km en moins de 30 heures.
Le rendez-vous était fixé à minuit. Le temps que tout le monde soit là, le groupe d’une douzaine de personnes démarre la marche vers minuit et quart. D’un pas alerte, il atteint le plateau à proximité de Chamboeuf.
Au lieu de contourner la colline chambetaise vers le chemin boisé qui descend vers le bas de Clémencey, le groupe s’engage vers les hauteurs. Commence alors une errance joyeuse et animée à la recherche du chemin adéquat pour atteindre ce village par les chemins en provenance du sommet. La tablette est bien utile pour vérifier régulièrement la position du groupe. C’est comme une fausse perdition au milieu de la nuit où chacun se joue de cette situation incongrue dans une forêt au-dessus des rochers alors que d’autres doivent dormir à poings fermés dans leurs lits.
En coupant par quelques taillis, le groupe retrouve enfin le chemin qui descend vers l’église et le centre de Clémencey. Il est aux alentours de trois heures et demie du matin.
La randonnée se poursuit sur quelques kilomètres par la route goudronnée qui remonte en direction de Chamboeuf. Sur le plateau, les marcheurs coupent par les champs pour rejoindre la route de Chazan qui les emmène vers Curley. C’est l’heure d’une grande pause bienvenue sous les réverbères de la petite place, toute proche de la mairie. Il est alors cinq heures passées de quelques minutes. La nuit est fraîche mais le moral est au beau fixe. Les vannes fusent et ça rigole bien. Les faux pessimistes annoncent qu’il reste encore sept heures de marche. Pas de quoi inquiéter la plupart des marcheurs qui voient plutôt le verre à moitié plein qu’à moitié vide. C’est juste un prétexte pour une nouvelle vanne et de nouveaux éclats de rire. Et puis, dans ce genre de marche, tout fonctionne au mental, comme une programmation de l’esprit pour douze heures, un blocage de l’idée de fatigue pour maintenir la lucidité en éveil jusqu’aux instants ultimes. Ce sera la même chose en plus long pour le trailwalker des 17 et 18 mai.
Pause à Curley
Bref, tout le monde repart en direction de Reulle-Vergy en montant par le bois. La nuit est claire. Depuis le début de la randonnée, la lune est de la partie. Il est aux environs de six heures quand les randonneurs atteignent la place et le lavoir de Reulle. L’atmosphère céleste a changé. On distingue quelques lueurs plus claires dans le ciel vers l’est et surtout, on commence à entendre les premiers chants d’oiseaux.
C’est dans ce climat serein que commence la remontée vers l’église Saint-Saturnin et le cimetière où, sur une des tombes, est écrit : « J’ai été ce que vous êtes, vous serez ce que je suis, voici les dernières paroles d’un libre penseur. »
Dans la montée vers le Belvédère
Pas le temps de s’arrêter. C’est la montée vers le Belvédère devant lequel quelques photos immortaliseront la randonnée. Photos de groupe, petit et grand. Ça rigole toujours autant.
Et ça repart. D’abord le tour de l’ancien château, puis l’Abbaye de Saint-Vivant.
Ruines de l’abbaye de Saint-Vivant
De l’autre côté, le groupe descend par les chemins sous la ligne à haute tension avant de tourner à gauche vers le château d’Entre-Deux-Monts. Il est huit heures du matin. Quelques ventres crient famine. Ça tombe bien. Devant l’étang au pied du bâtiment, quelques tables et chaises attendent les marcheurs. Des sacs, est sortie une bonne quantité de victuailles, à croire que ce sont des sacs magiques comme dans une légende des marcheurs de la nuit. Boissons chaudes, gâteaux sucrés et salés. C’est bon et ça fait du bien alors que la randonnée touche aux deux-tiers du parcours. Les optimistes diront qu’il ne reste que quatre heures, les pessimistes eux diront qu’il reste encore quatre heures. Un QUE à la place d’un ENCORE, voilà toute la différence, pour surtout bien rire une nouvelle fois.
Maintenant, direction Chambolle-Musigny. Un long chemin tout droit, à peine vallonné, une bifurcation sur la droite avant d’aborder une montée dans le bois, puis une descente au creux de la vallée forestière, quelques centaines mètres sur du plat avant une nouvelle montée plus abrupte au milieu des arbres. Le groupe se trouve à présent sur un chemin en hauteur en direction de la Combe de Chambolle pour des retrouvailles avec le sentier Batier (juste une toute petite portion). Effectivement, sur les coups des neuf heures passées, un petit chemin sur la gauche entraîne le groupe vers le sommet de la Combe de Chambolle. C’est alors une grande descente glissante que certains maîtrisent plus que d’autres. Un des membres du groupe dont on croirait qu’il est issu de la famille Chevreuil la fera presque deux fois.
Le chemin en creux mène les randonneurs jusqu’aux vignes de Chambolle-Musigny. Il n’y a plus qu’à suivre le chemin au-dessus de la route des Grands Crus : Morey-Saint-Denis, Gevrey-Chambertin, et enfin Brochon dont l’église et l’Eolienne apparaissent sur les coups des onze heures et demies.
C’est l’arrivée. L’esprit qui avait programmé le corps pour douze heures peut enfin lâcher l’état de veille. Au pied de l’Eolienne, sur la petite butée recouverte d’herbe verte, tout le monde s’assied. Boissons fraîches et gâteaux sortent à nouveau des sacs… mais aussi des véhicules garés tout près (des canettes restées au frais dans le coffre). On trinque à cette chouette rando et cette belle ambiance de groupe. Préparer le Trailwalker d’Oxfam, c’est aussi cela : vivre des moments conviviaux comme celui-ci où, au-delà de l’aspect technique de la préparation, on peut vivre des instants humainement très riches, à l’image d’un monde où chacun a sa place.
Minuit-Midi, un petit goût de paradis ?
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