Oxfam 21 - Groupe Local Dijon

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Oxfam - Une expérience de vie solidaire quand la confiance permet de dépasser la peur

Oxfam – Une expérience de vie solidaire

quand la confiance permet de dépasser la peur…

 

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Petit retour en arrière. Mai 2013. Sur les sentiers du Trailwalker d’Oxfam autour d’Avallon. Près de 200 équipes se sont élancées sur cette boucle de 100 km. Pour la plupart, c’est la première fois. Pour la plupart, ils n’ont jamais parcouru une telle distance même à l’entraînement. Pour beaucoup, il y a de la peur. Y arriverons-nous ? Est-ce vraiment raisonnable ? Qu’est-ce que je ressentirais si je n’y arrivais pas ? Il faut qu’on y arrive !

La nuit qui précède est courte. Beaucoup de questions. Peu de certitudes. Juste la volonté farouche de le faire, d’aller au bout.

 

La peur est partie prenante d’une telle aventure. Mais il y a Oxfam. Une ONG internationale dans laquelle des milliers de fourmis anonymes à travers le monde unissent leurs forces pour rendre le monde meilleur, pour que les peuples de la Terre retrouvent leur dignité d’humains, pour que des réfugiés en Syrie, aux Philippines ou ailleurs soient concrètement aidés dans leur vie quotidienne, pour que les grandes organisations internationales prennent des décisions d’état afin de lutter contre le commerce illicite des armes, contre la spéculation qui fait entrer dans la misère des millions de paysans, pour favoriser l’accès aux soins des plus pauvres... C’est avant cela Oxfam, une ONG pour laquelle le mot humanisme a un sens profond. Et le trailwalker reflète cette image. Oxfam et son organisation, sa présence joyeuse à tous les check-points, l’accueil chaleureux pour toutes les équipes, pour tous les supporters, tout ce qui fait que malgré la difficulté d’une marche de 100 km en moins de 30 heures sur deux jours, sans (pratiquement) dormir, les chemins ressemblent davantage à des moments intenses de rencontres entre humains qu’à une performance sportive.

 

 

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Je me souviens de ces petits groupes faisant une pause en haut d’un côte un peu plus raide, saluant par des cris joyeux l’arrivée d’un autre groupe qu’ils ne connaissent pas. On se demande de quelle équipe on est, puis on se félicite, on s’apostrophe avec plaisir, on est heureux d’être là ensemble. Malgré la difficulté parfois, pour rien au monde on aurait envie de renoncer. Je me souviens de l’arrivée dans les points de contrôle tous les 10-15 kilomètres. Toujours des gens déguisés qui accueillent à grands cris les marcheurs fatigués, qui les encouragent, qui redonnent le sourire sur les visages aux traits tirés. Sur ces chemins, tout le monde existe aux yeux de tous, les plus rapides comme les plus lents. Je me souviens de ces embrassades à l’arrivée avec des personnes qu’on avait à peine croisées sur le chemin. On ne savait de l’autre uniquement qu’il ou qu’elle marchait sur ce trailwalker. On s’était échangé quelques mots, on s’était donné du courage dans les moments difficiles. Mais sur la ligne d’arrivée, c’était un vrai bonheur de se retrouver et de se dire qu’on avait réussi. On s’était serré dans les bras et on s’était dit merci. On savait qu’on ne se reverrait sans doute plus, mais cela n’avait pas d’importance. Dans notre esprit, des centaines de visages existaient désormais. Chacun, on ramenait chez soi quelqu’un d’autre qui lui aussi nous ramenait anonymement chez lui ou chez elle. Nous existons sans nom dans la mémoire de centaines d’autres simplement parce qu’on était là.

 

Exister. Être reconnu gratuitement parce qu’on est là à marcher sur ce chemin, parce qu’on appartient à cette grande famille de gens qui ont fait don d’eux-mêmes pour une cause qui dépasse leur vie personnelle.

 

 

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Quel est le lien entre ce marcheur du trailwalker et le mandataire présent à New-York pour faire pression sur les états signataires d’une charte d’éthique sur le commerce des armes ? Quel est le lien entre un marcheur d’un trailwalker japonais, néo-zélandais, français, allemand, américain ou anglais et une famille d’Alep à qui on vient de fournir de quoi supporter l’hiver à l’abri ? Ce lien c’est Oxfam. On ne sait pas à qui précisément on donne, on ne se connaît pas personnellement, mais on sait qu’on est ensemble réuni dans des actes qui rendront meilleur le lien entre les humains. Par ce lien, par une lutte acharnée contre la misère, l’injustice où qu’elle se trouve, on cherche un chemin vers la paix, vers le sourire entre les hommes. Comme sur les chemins du trailwalker.

 

En « trailwalkant », en marchant sur le chemin international d’Oxfam, je me sens l’égal de ces enfants victimes de bombes anti-personnelles, de ces paysans privés de leur terre, de ces réfugiés de par le monde. Je ressens de la fierté quand je regarde le sourire radieux d’une femme philippine à qui Oxfam a donné de l’eau potable et de quoi reconstruire sa vie détruite par un typhon. Je suis heureux de savoir qu’en Amérique, en Océanie, en Asie, d’autres humains ont fait comme moi, ont donné gratuitement de leur temps, de leur vie parce qu’ils considèrent qu’ils ne peuvent pas être complètement heureux si, quelque part dans le monde des peuples, des gens qu’ils ne connaissent pas, restent plongés dans la guerre, dans la misère, dans l’exploitation de l’homme par l’homme.

 

Une belle image dit : nous avons tous la même adresse, la planète Terre.

 

 

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Marcher pour Oxfam, participer à la vie associative d’Oxfam, c’est aussi considérer cela, en se sachant appartenir à une longue marche qui ne s’arrêtera pas à notre propre mort, en sachant qu’Oxfam collabore avec d’autres ONG, Amnesty International, Artisans du Monde, Terre Solidaire et bien d’autres, en fonction des causes à défendre.

 

Cela permet aussi de relever la tête quand certains jours on se sait plus fragile, fatigué ou simplement dans un gros de blues. Si on a réussi à marcher 100 km en moins de 30 heures, alors on peut se dire qu’on est capable de se relever de n’importe coup dur, dans le lien aux autres, avec l’envie indéfectible de vivre encore en sachant que ce monde appartient à tous et pas seulement à quelques être cupides qui veulent imposer leur pouvoir et leur ambition dérisoire.

 

Cela permet également d’accepter la peur comme partie prenante de n’importe quel changement, la peur comme une énergie pour se dépasser et non comme un mur infranchissable. Comme dirait le poète : ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.

 

On sort forcément différent d’une marche comme le trailwalker, avec de la confiance en plus, avec du courage à revendre.

 

Alors vous aussi, osez marcher…

 

Pascal Marchand

 

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05/01/2014
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