Maya G., 47 ans, est mère célibataire et vit en Géorgie. Elle a une fille de 15 ans, Dea. Diagnostiquée d’un cancer
du sein, Maya a dû être opérée, mais elle n’a pas les moyens financiers de payer les soins et les médicaments.
"Après l’opération, j’ai dû quitter mon emploi dans un restaurant, car je n’étais plus capable de travailler.
Mais maintenant je n’ai pas d’autre choix que de faire des ménages chez des particuliers pour gagner
de l’argent en plus. Je gagne 200 lari par mois (89€), alors que les médicaments me coûtent 150 lari (66€)."
Maya cotise à une assurance maladie pour personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Cela lui permet
de bénéficier de consultations gratuites, mais elle doit assumer le coût des soins et des médicaments.
"Parfois ma fille a faim et nous n’avons même pas de pain. Certains jours j’achète des antidouleurs, d’autres
j’achète du pain. Nous devons faire un choix, c’est la vie."
La santé, un luxe hors de portée
Maya n’est pas un cas isolé. Dans un rapport publié cette semaine, Oxfam dénonce les régimes d’assurance
maladie qui excluent trop souvent les populations les plus pauvres et les plus vulnérables. En effet, ce sont
généralement les personnes les plus riches qui ont les moyens de souscrire à ces régimes, alors que la majorité
de la population reste sans couverture de santé.
Ainsi, au Ghana, le régime d’assurance maladie est généralement perçu comme un succès alors qu’il exclut
64% de la population, dont la vaste majorité est très pauvre. Dix ans après l’introduction de l’assurance
maladie en Tanzanie, seule 17% de la population est couverte. Au Kenya, ils sont seulement 18% alors
que l’assurance maladie est en place depuis 50 ans.
La fiscalité au secours de la santé ?
Dans le cadre de sa campagne, "La santé, à quel prix ?", Oxfam France rappelle que pour que le droit
à la santé ne soit plus un luxe, tous les Etats doivent mettre en place de véritables politiques de couverture
santé universelle. Autrement dit, ils doivent réformer leurs systèmes de santé afin de permettre à l’ensemble
de leur population d’accéder gratuitement aux soins. Ce que les régimes d’assurance maladie mis en place
jusqu’à maintenant dans les pays en développement échouent clairement à faire.
Les Etats doivent plutôt se tourner vers des solutions qui leur permettent d’augmenter leur budget général
et en consacrer une part plus importante à la santé. Même les pays les plus pauvres ont les moyens de le
faire, notamment en améliorant leur fiscalité, en supprimant des exonérations fiscales, mais aussi en introduisant
de nouvelles taxes. Le Gabon, par exemple, a réussi à lever près de 22 millions d’euros pour la santé grâce
à un infime prélèvement sur les bénéfices des sociétés de transferts de fonds et des opérateurs téléphoniques.
Il est temps d’agir
Alors que dans le monde, trois personnes basculent dans la pauvreté chaque seconde à la suite de dépenses
de santé trop importantes, il est impératif que les pays riches, en tant que bailleurs de fonds, appuient
les pays du sud qui souhaitent supprimer les barrières financières à l’accès aux soins.
La France doit montrer l’exemple et faire de la question de la couverture universelle en santé une des priorités
de son aide au développement, en y allouant les moyens nécessaires. La protection sociale en santé ne
représente aujourd’hui que 0,5% de l’aide française dédiée à la santé. Ce chiffre doit fortement augmenter.
Mobilisez-vous à nos côtés et interpellez le Président de la République et les député-e-s français !